L’infection aux papillomavirus humains, ou HPV, est l’infection sexuellement transmissible la plus répandue au monde. Elle peut être à l’origine de verrues génitales – avec près de 100 000 nouveaux cas chaque année en France – mais également de cancers tels que les cancers du col de l’utérus, les cancers de la gorge et de l’anus. Au total, rien qu’en France, plus de 6 500 cancers induits par les HPV sont diagnostiqués chaque année, concernant aussi bien les femmes que les hommes.
Malgré la fréquence et les risques liés à l’infection aux HPV, la France accuse un retard vaccinal important alors qu’une couverture adéquate (de plus de 80 %, comme c’est le cas en Australie, au Royaume-Uni ou au Portugal) permettrait à termes une éradication du cancer du col de l’utérus, ainsi qu’une très forte réduction des autres pathologies liées aux HPV.
La sous-vaccination contre les HPV a conduit les autorités sanitaires françaises à mettre en place de nombreuses actions depuis les années 2010 afin d’augmenter la couverture vaccinale : campagnes de promotion du vaccin dans les médias, mise à jour des recommandations (abaissement de l’âge cible, réduction du nombre de doses, extension de la vaccination aux garçons), augmentation massive des professionnels de santé habilités à prescrire et injecter le vaccin (pharmaciens, sages femmes, infirmiers), ainsi que des lieux de vaccination.. Pourtant, la France est longtemps restée en retard avec moins de 25 % des jeunes filles de 16 ans vaccinées en 2018.
Dans ce contexte, des chercheurs français intéressés par la vaccination contre les HPV se sont réunis en 2019 en un consortium constitué de huit équipes de recherche, spécialisées en épidémiologie, en santé publique, en biostatistiques, en sciences humaines et sociales et en médecine générale. Ces équipes ont mené, sur une durée de cinq ans, et à l’échelle nationale, le projet PrevHPV.
Ce projet a été réalisé avec le soutien de l’Institut pour la Recherche en Santé Publique (IReSP) et le soutien financier de l’ITMO Cancer AVIESAN (Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé) dans le cadre du Plan Cancer 2014-2019. Ces chercheurs se sont intéressés aux interventions qui permettraient d’augmenter la couverture vaccinale contre les HPV. Ils ont étudié par exemple la question spécifique de la vaccination en milieu scolaire : question centrale, car, pour une efficacité optimale de la campagne vaccinale, la population des jeunes de 11-14 ans, est très importante.
Autre sujet majeur : celui du rôle du médecin généraliste, qui, à côté de l’élargissement de la possibilité de vacciner à d’autres professions, demeure un acteur majeur pour l’éducation des jeunes et de leur famille et la prescription vaccinale.
L’objectif de ce projet de recherche PrevHPV : identifier, co-construire, mettre en œuvre et évaluer une intervention multi-composante visant à améliorer l’acceptabilité de la vaccination anti-HPV par la population cible et, in fine, améliorer la couverture vaccinale.
Ce projet a notamment conduit à expérimenter l’éducation et la vaccination contre les HPV en collèges, ainsi que la formation des médecins généralistes dans 90 communes, ce qui a permis d’en tirer un grand nombre d’enseignements et de recommandations, et d’établir plusieurs outils éducatifs et d’aide à la décision.
Nous vous proposons à travers ce programme de découvrir ce qui a été réalisé dans le cadre du projet PrevHPV, en revenant sur la méthodologie, et surtout, les enseignements tirés.
Il contient un total de 10 cours-vidéos de 5 à 10 minutes chacune, réunis en trois modules :
- Module 1 - Le programme de recherche PrevHPV : Répondre à un enjeu majeur de santé publique
- Module 2 - Les interventions en collèges : Recommandations
- Module 3 - Les interventions en médecine générale
Ce programme est à libre disposition, pour les professionnels d’établissement scolaire (enseignants, infirmiers, direction…), pour les médecins généralistes et autres professionnels de soins primaires, et, plus généralement, pour toute personne intéressée par cette thématique majeure de santé publique.